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Entretien avec Christian LÉOURIER

Dernière mise à jour : il y a 3 jours





Hello Everybody,

Commençons l'année 2025 en beauté, avec un entretien exclusif du très grand Christian LÉOURIER, lequel a accepté de répondre à quelques questions sur son dernier ouvrage, Les Oiseaux d'Argyl.


Capucine BUCK : Comment avez-vous choisi, parmi toutes les œuvres que vous avez écrites, les 27 textes qui composent le foisonnant recueil Les Oiseaux d'Argyl ?


Christian LÉOURIER : Une fois retenu le principe d’une présentation chronologique, et exclusion faite des histoires se déroulant dans l’univers de Lanmeur qui prennent leur sens dans ce contexte, restait à écarter les textes parus dans des anthologies thématiques qui perdaient à en être séparés.


J’ai ensuite éliminé des nouvelles de mes débuts que je jugeais trop faibles, ou qui s’attachaient à une problématique devenue obsolète. Quel intérêt, par exemple, de dénoncer une possible dérive des programmes télévisés, quand le stade de la téléréalité a été depuis longtemps franchi ? J’ai écarté également des textes récents faciles à se procurer par ailleurs.


Ce premier écrémage opéré, j’ai laissé mes éditeurs faire un second tri, la nécessité étant de limiter le nombre de pages pour des raisons de bonne gestion : les recueils de nouvelles ne sont pas ce qui se vend le mieux en S.F. comme ailleurs, bien que ce format soit adapté au genre.


Capucine BUCK : La réflexion sur le temps, justement, semble être l’un des fils conducteurs du recueil. Sans mauvais jeu de mots, seriez-vous « à la recherche du temps perdu » ?


Christian LÉOURIER : Parce que l’écriture suppose une durée, parce que la composition d’un roman ou d’une nouvelle nécessite un choix des moments retenus pour faire avancer le récit, le temps est l’essence même de la littérature.


Le temps passé, imprescriptible. Le temps futur, incertain. Le temps présent, insaisissable. Le temps qui s’écoule en continu tel le fleuve d’Héraclite, ou le temps quantique qui forme une mosaïque. Le temps élastique de la relativité, voire, selon certains physiciens, le temps dépourvu d’existence, sinon comme simple variable mathématique. L’impact des technologies sur la manière dont nous vivons la durée, et notre obsession de l’exactitude. Le temps est un thème qui, à l’image de la vague baudelairienne, se déroule infiniment.


Je suis également fasciné par la problématique connexe de la mémoire. Qu'est-ce qu’on retient ? Qu'est-ce qu’on choisit (ou pas) d’oublier ? Et ceci de manière individuelle ou collective. Le paradoxe de la mémoire, c’est qu’elle se réfère au passé mais se vit au présent. Ainsi, puisqu’il est question d’une rétrospective, lorsque pour préparer le recueil j’ai relu les nouvelles – dont j’avais oublié une bonne partie –, j’ai revécu les circonstances de leur écriture, mais avec la personnalité et l’expérience que j’ai aujourd'hui. Je ne suis pas sûr qu’on puisse parler de temps retrouvé. J’espère qu’il ne s’agit pas de temps perdu.


Capucine BUCK : Certains de vos textes sont parfois très sombres, la violence y est omniprésente, mais tout autant que la lumière et les touches de couleur. Du bleu, du rouge… Quelle est la place de la couleur dans votre œuvre ?


Christian LÉOURIER : La question, je l’avoue, me prend au dépourvu. Je veux dire que cet usage de la couleur n’est pas conscient. Cependant il ne me surprend pas. J’ai une approche très visuelle, voire cinématographique de la construction du récit, d’où, sans doute, la particularité que vous relevez.


Pour en savoir plus sur l’œuvre de Christian LÉOURIER et rencontrer ce prolifique auteur, rendez-vous les 14 et 15 juin 2025, pour le Salon du livre 4H !

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