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Entretien avec Jean-Luc Marcastel

  • Virginie Musial
  • 25 avr.
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 19 mai


Parmi les géants de la Fantasy qui participeront au Salon du livre 4H, figure le charismatique et formidable Jean-Luc MARCASTEL.

 

Virginie MUSIAL, géniale Directrice de la Bibliothèque de Sarrebourg et future Reine du monde, a réussi un exploit : obtenir un entretien exclusif du formidable Jean-Luc MARCASTEL !

 


 

Virginie MUSIAL : L’année 2024 a été riche en nominations pour un certain nombre de tes ouvrages jeunesse (Le Retour de la Bête, Ilyana,…) déjà primés pour la plupart. Tu y mêles souvent (pour ne pas dire « presque toujours ») histoire et fantastique. Que représentent l’histoire et le fantastique pour toi et pourquoi les associes-tu aussi souvent ?

 

Jean-Luc MARCASTEL : Pour moi l’Histoire (avec un grand « H » et le Fantastique (avec un grand « F ») sont deux de mes passions. J’ai baigné dedans depuis que je suis tout petit (mon Papa avait une passion pour les deux aussi, j’ai donc été bercé à parts égales par les histoires du temps jadis, de Sumer à la Seconde Guerre mondiale en passant par la Grèce antique, Rome, le Moyen Âge, les mousquetaires, etc., et les récits se déroulant dans l’espace, dans d’autres mondes ou par Claude Seignolle et Lovecraft. Je suppose que dès lors, il était inévitable que j’aie envie de mêler les deux.

 

L’Histoire est une extraordinaire source d’inspiration, pleine de fureur, de passion, d’amitié, d’amour, de trahison… et un vrai terrain de jeu pour un auteur.

 

Enfin, pour moi, le fantastique permet une nouvelle approche de l’Histoire qui permet de séduite un jeune lectorat qu’un récit purement historique ne séduirait peut-être pas. En rajoutant une petite touche de fantastique dans l’Histoire, comme on relèverait un plat avec quelques gouttes de piment, je la rends plus attractive sans pour autant la dénaturer.

 

L’important c’est le message que l’on veut faire passer, et le fantastique, en forçant un peu le trait, sert mon propos. C’est en tout cas ce que j’ai voulu faire avec Le retour de la Bête et Le Secret d’Ilyana.

 

Le Fantastique est un masque pour mieux parler du réel.

  

 

Virginie MUSIAL : Peux-tu nous présenter ta dernière sortie Éloise, mousquetaire du Roi, sélectionnée elle aussi, mais pour le Prix jeunesse du prestigieux festival Quai du Polar ?


Jean-Luc MARCASTEL : Éloise est l’histoire de la jeune fille du capitaine des mousquetaires du Roi, à Versailles, sous le règne de Louis XV. Elle rêverait, elle aussi, de devenir mousquetaire, car, ayant grandi dans ses montagnes natales du cantal, éprise de liberté et garçon manqué, elle déteste les lourdes robes et le rôle qu’on réserve aux femmes dans cette société très codifiée.

 

Au début de l’histoire, elle va tenter de « fuguer », après que son père l’a consignée dans ses appartements, car elle a, une fois de plus, martyrisé sa professeure de maintien.

 

Mais alors qu’elle traverse les jardins, elle va porter secours à une jeune fille de son âge poursuivie par des hommes patibulaires.

 

Cette dernière, une personne étonnante et pleine de surprise, lui révélera qu’elle a mis à jour un complot contre le roi et qu’elles doivent à tout prix l’avertir… mais approcher le Roi n’est pas chose facile, surtout quand, comme ce soir, il se trouve à une grande réception dans la Galerie des Glaces.

 

En plus, les comploteurs se sont lancés à leur trousse.

Fort heureusement pour elles, les deux jeunes filles disposent d’un allié pour le moins surprenant... Dracou.

 

Dracou est… eh bien, un diablotin. Mieux encore, le fils du diable. Un fils si insupportable que son père l’a mis à la porte des enfers pour qu’il aille faire ce qu’il sait le mieux faire, enquiquiner les gens, mais chez les mortels.

 

Dracou, démon des montagnes, a donc sévi dans le village d’origine d’Éloise, mais cette dernière, une nuit, a réussi à se l’attacher… Dracou est tenu de lui obéir pour un an.

 

Et Dracou, facétieux petit démon, possède plus d’un tour dans son sac. Il peut, par exemple, se transformer en animal. Il rêverait de se transformer en taureau gigantesque crachant des flammes par les naseaux (n’insistez pas, malgré son nom, il n’aime pas les trucs à écailles comme les dragons), mais il n’a pour l’instant réussi à se transformer qu’en animal de sa taille… le mieux qu’il ait pu faire, jusqu’à présent, c’est un gros chat, mais ça l’a vraiment épuisé. La plupart du temps il se métamorphose en écureuil infernal au pelage ardent et aux yeux rougeoyants des flammes de l’enfer. Un écureuil, ça peut être très dangereux, non ?

 

Et Dracou étant un démon, il est de toutes les époques, ce qui explique qu’il ait connaissance de choses un peu anachroniques… Il parle parfois de Monsieur Schrödinger et son chat par exemple…

 

Cet étonnant et sympathique trio réussira-t-il à lever la menace qui pèse sur le château et le royaume ? 

  


Virginie MUSIAL : Et nous parler de tes prochaines sorties, de tes projets en cours ? J’ai entendu parler d’un certain Jules et d’un Malnoue notamment...

 

Jean-Luc MARCASTEL : Tu as bien entendu.

 

En octobre, aux Éditions Didier Jeunesse, devrait sortir Jules et la créature du Lagon, une histoire se déroulant pendant l’exposition universelle de 1900, l’histoire d’un jeune orphelin élevé par son oncle, inventeur génial, mais farfelu, qui va se retrouver confronté à une créature terrifiante échappée d’une idole volée par des explorateurs peu scrupuleux à une tribu polynésienne. Jules, aidé de Maurice, un étonnant automate à la double personnalité (il peut se transformer en « Momo la ferraille » un véritable marlou capable d'ouvrir toutes les portes et s'exprimant comme un titi parisien) et Matahina (une jeune et surprenante princesse de ce peuple du bout du monde à qui l’idole a été dérobée) va devoir de nouveau enfermer Daghulhu, la terrible divinité, dans son réceptacle, avant qu’elle ne dévaste Paris avant de s’en prendre au monde. Pour cela, il pourra compter sur la participation de son Oncle et de son « Limulex » un extraordinaire appareil amphibie inspiré de l’œuvre de Monsieur Jules Verne.

 

Je viens de terminer Malnoue qui devrait sortir l’année prochaine. Il s’agit d’un récit où je m’inspire du frère de mon Grand-Père, André Perret, mort dans la résistance, le 8 juin 1944, en attaquant la division SS Das Reich alors qu’elle remontait vers la Normandie. En, mêlant, une fois de plus, l’imaginaire et le réel, j’espère pouvoir toucher nos jeunes lecteurs et les sensibiliser à cette période et à la résistance… en plus, possédant des archives sur André, des poèmes qu’il a écrits, cela me touche particulièrement et je veux ainsi, à ma manière, lui rendre hommage. À l’heure où l’ombre de la dictature et de la guerre pèse à nouveau sur notre continent, je trouve son exemple et son histoire plus importante que jamais.

 

Je viens de terminer l’an dernier un scénario pour une bande dessinée avec mon ami Lionel Marty à sortir chez un grand éditeur en 2027, mais je n’ai pas le droit d’en dire plus.

 

J’ai achevé et adressé à différents éditeurs mon dernier roman Young adult, Inquisitrice, dont voici le résumé.

 

Imaginez…

 

Imaginez une Terre parallèle, au début du XXe siècle, plongée dans l'obscurité suite à l’utilisation d’une arme effroyable, lors de la Guerre franco-allemande de 1970, une arme qui a ouvert une porte entre  ce monde et un autre… La Déchirure.

 

Une Terre sur laquelle prospère une sorte d'organisme, le Lichanium, entre le végétal et le minéral, qui contamine tous les sols et transforme tout animal ou humain exposé trop longtemps à son influence en créature monstrueuse, où développe chez eux des pouvoirs étranges et effroyables.

 

Pour se protéger de l’influence du Lichanium, l'humanité s'est, pour les plus nantis, retranchée dans de gigantesques cités sous globes de verre et d'acier conçus par Mr Eiffel et les plus grands ingénieurs de ce temps, les Crystalopoles, reliées par les formidables trains blindés et armés de la Transcontinental Railway Corporation (dont le prestigieux Orient-Express, où commence cette histoire) qui traversent les Terrenèbres (les terres dévastées par le Lichanium et recouvertes par le Smog).

 

Dans ces terres extérieures ravagées survit, dans de petites communautés en état de siège permanent, une population miséreuse qu'on surnomme les « lichaniens ». Beaucoup se pressent aux portes des Crystalopoles, dans l'espoir d’une nouvelle vie à l’abri des dangers des Terrenèbres, mais peu sont choisis chaque année... main-d’œuvre corvéable à merci, entassée dans les « prolodômes », on ne les laisse entrer qu'au compte-gouttes, selon les besoins des cités.

 

À l'intérieur des Crystalipoles s'épanouit une société très hiérarchisée dominée par les Oligarques, qui bénéficient de tout le luxe et du confort que leur confère la révolution industrielle du Lichanium.

 

Car, ironie du sort, s'il pollue et détruit la Terre, le Lichanium est aussi une formidable source d'énergie à la base d'une nouvelle révolution industrielle.

 

Tout serait donc parfait pour les habitants des Crystalopoles, du moins les plus riches, si un nouveau fléau ne s'était déclaré sous les dômes blindés des grandes cités où ils se croyaient à l'abri de tout : des meurtres abominables, commis par des entités invisibles qui semblent concentrer en elles les pires pulsions de l'humanité... les démons.

 

Les armes classiques sont inefficaces contre eux. Rien ne semble les affecter... seuls l'Église du Renouveau et ses Inquisiteurs et Inquisitrices, aux corps modifiés mécaniquement par des prothèses lichanomatiques, qui les rendent plus qu'humains, parviennent à les combattre et les renvoyer d'où ils viennent.

 

La Nouvelle Église a donc gagné un pouvoir et un regain de ferveur considérables.

 

Myrdath de Badcastle, notre héroïne, est l'une de ces Inquisitrices, mais plus encore, la protégée du Grand Inquisiteur Jorge Arkoniev.

 

Sauvée des flammes de sa demeure par Jorge en personne quand elle avait dix ans, elle a vu son père et toute leur maisonnée périr devant elle sous les coups d'un démon. Reconstruite et entraînée par le Grand Inquisiteur lui-même, qui la considère comme sa pupille, elle est le fleuron de la Nouvelle Église.

 

Mais une mission à bord de l'Orient-Express, pour assurer la sécurité d'une Diva, va tout changer.

 

Elle devra collaborer avec Marius Exeter, un étonnant et horripilant Commissaire de la Cryspol (la police « régulière » des Crystalopoles avec qui l’Inquisition entretient des rapports conflictuels), qui, sous son assurance de surface, semble cacher quelque blessure mal cicatrisée et une nature plus secrète, plus… sauvage.

 

Mirdath, hantée par son passé, tourmentée par sa condition de femme/machine, va découvrir, sur l'Église, la véritable nature des « démons », l'Oligarchie et la société Crystalopolitaine, des secrets abominables qui vont ébranler sa foi et ses convictions, remettre en cause sa loyauté et peut être, planter les germes d'une révolution...

 

Voici le monde des Crystalopoles, à l'ère du Lichanium, un monde steampunk, dans une Terre dévastée en proie à ses propres démons... le monde dans lequel prennent place les aventures de Mirdath de Badcastle et de Marius Exeter.

 

 

Enfin, je suis en train d’écrire une histoire s’inspirant de la mythologie grecque, mais se déroulant de nos jours et abordant les Dieux de l’Olympe sous un angle pour le moins… inhabituel. J’ai nommé cette Histoire Kronides.


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