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Entretien avec Christophe SAMBRE : Fragments d'âmes...


Christophe Sambre, auteur de romans et de nouvelles, qui nous fera la joie d’être présent au Festival 4H, à Sarrebourg, le week-end du 15 juin 2025.

 

Vous avez lu et adoré les trois tomes de Fragments d’Âmes, et vous avez envie d’en savoir plus sur cet écrivain exceptionnel ? Plongez dans l’univers du formidable Christophe Sambre, auteur de romans, certes, mais aussi de nouvelles, un genre extrêmement exigeant, sur lequel j’ai pris la liberté de l’interroger.

 

Capucine Buck : « La nouvelle, disait Baudelaire, plus resserrée, plus condensée, jouit des bénéfices éternels de la contrainte : son effet est plus intense » (Théophile Gautier, 1859). Qu’en pensez-vous et pourquoi avoir choisi ce genre, avec Fragments d’Âmes ? La faute à Lovecraft ?

 

Christophe Sambre : En réalité, ce fut plus la conséquence du marché de l’imaginaire à la fin des années 90 qu’un véritable choix conscient. Mais j’y ai pris beaucoup de plaisir et j’ai beaucoup appris. Au point d’y revenir encore régulièrement aujourd’hui.

 

Pour tout vous dire, tout a commencé, comme je le disais, à la fin des années 90, avec mon souhait de m’engager plus « sérieusement » dans l’écriture et l’espoir de voir mes textes publiés dans des revues ou des anthologies dites « professionnelles ».

 

À cette époque, les réseaux sociaux n’existaient pas. On trouvait sur le Net quelques pages dédiées à l’imaginaire et, sur certaines, des appels à textes lancés par des revues ou des éditeurs programmant plusieurs fois par an des anthologies autour de thèmes chaque fois différents. Et je me suis lancé dans l’aventure.

 

J’aimais cet exercice contraint : un thème, un nombre de caractères limité et un timing souvent très exigeant (deux mois de délais pour remettre son texte en moyenne). Entre 1996 et 2005, j’ai écrit une trentaine de nouvelles. J’en ai publié quelques-unes ; j’ai gagné quelques prix, mais rien de très représentatif. La concurrence était rude.

 

Au final, il y a quatre ans, j’ai convaincu mon éditeur actuel (Spootnik) de toutes les réunir dans trois livres illustrés sous le titre évocateur de Fragments d’Âmes. L’exercice de la nouvelle, contrairement à ce que l’on imagine parfois, est bien différent et sur certains points bien plus difficile que le roman. L’espace est limité.

 

Il s’agit de poser un univers, une intrigue, des personnages, tout ça en quelques pages seulement. Chaque paragraphe, chaque mot compte. Il peut (encore aujourd’hui) m’arriver de passer une soirée entière sur un paragraphe de trois lignes. La précision et la rigueur sont indispensables. Le lecteur doit être emporté dès les premières phrases ; il ne doit pas y avoir de temps mort ; le style, la construction, le rythme, telles les notes d’une musique, doivent l’accrocher et ne le lâcher sous aucun prétexte jusqu’à la fin du récit. Et la fin... c’est une évidence, doit être aussi percutante qu’inattendue.

 

Et quand un lecteur vous dit qu’il a été bluffé par votre récit alors le contrat est rempli.

 

Capucine Buck : Vous collaborez souvent avec des illustrateurs. Ont-ils une influence sur vos récits ou créent-ils leurs œuvres à partir de vos textes ?

 

Christophe Sambre : Si j’aime collaborer avec des illustrateurs, c’est avant tout par amour, par passion. Je suis un passionné de Bande Dessinée. J’en dévore depuis mes plus jeunes années et j’ai toujours été fasciné, admiratif de l’incroyable travail exécuté par les dessinateurs de Bande Dessinée.

 

Imaginer un artiste travailler des heures, des mois, pour une cinquantaine de planches d’abord crayonnées puis encrées et enfin colorées... pour des lecteurs qui parfois dévorent leurs albums en moins d’une demi-heure. Cela m’a toujours impressionné. J’ai un immense respect pour les artistes, pour les illustrateurs qui dessinent des heures chaque jour pour trouver la plus belle esquisse, le mouvement parfait.

 

Évidemment, et c’est un poncif, je pourrais dire que j’aurais aimé écrire de la Bande Dessinée. En toute franchise, je crois que je n’y aurais pas trouvé le terrain de jeu nécessaire à laisser mon style, mon imaginaire s’exprimer pleinement. Alors j’ai choisi de proposer à des illustrateurs des collaborations.

 

Pour les Fragments d’Ames, par exemple, j’ai contacté trois illustrateurs qui m’ont fait l’amitié de travailler avec moi (Pascal Izac, Gianmarco Liacy et Aalehx). Chacun a pu choisir sept textes parmi mes nouvelles et donner libre court à son inspiration pour sortir une illustration en rapport avec la nouvelle. Une expérience magnifique avec des artistes au talent incroyable et avec des styles vraiment identifiables.

 

Sur London Faerie, mon roman de Fantasy Urbaine, le concept était totalement différent. Gigé et David Tako m’ont fait le plaisir de travailler sur les personnages du roman en même temps que je l’écrivais, donnant ainsi leur propre design et leurs couleurs à mon univers. Une collaboration fructueuse qui nous a permis d’offrir aux lecteurs un carnet de croquis couleur glissé en fin de roman. Un plus que nombre de lecteurs apprécient à sa juste valeur. Je n’oublie pas la couverture du roman, signée David Tako, qui est tout simplement somptueuse.

 

Pour mon dernier roman, Oudjat, un roman de fantasy égyptienne, j’ai travaillé avec François-Xavier Pavion qui a été magistral dans la conception de la couverture. Une évocation splendide de l’atmosphère magique et brulante du roman. Et enfin, pour le même roman, j’ai initié une nouvelle collaboration avec Gianmarco Liacy qui, sur la base du glossaire du roman, a conçu un carnet de voyage : un ensemble de croquis, annotés à la main, fruit supposé des recherches d’un vieil archéologue. Encore une fois, une belle aventure.

 

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Je me doute que vous auriez encore de nombreuses questions à poser à Christophe, il est juste passionnant !

 

Eh bien, retrouvez-le, du 13 au 15 juin 2025, au Salon du livre 4H de Sarrebourg.

À bientôt,

Capucine Buck

 


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