Parenthèse enchantée avec Delphine Arnould, en cette belle période hivernale, afin d'en savoir plus sur la saga Idavoll, dont le dernier tome devrait paraître sous peu, dans toutes les bonnes librairies...
Capucine Buck : Que désigne le mot Idavoll, titre de vos romans ?
Delphine Arnould : Idavoll est un endroit lié à la mythologie nordique.
Il apparaît dans la Strophe 7 de la Völuspá, une partie des Eddas poétiques qui regroupent un ensemble de poèmes en vieux norrois. Ces derniers nous permettent de découvrir et comprendre les mythes nordiques.
« Dans Idavöllr,
Tertres et temples
ils y érigèrent ;
Forge placèrent,
Joyaux forgèrent,
Tenailles façonnèrent,
Et firent les outils. »
Idavoll est donc une plaine verdoyante choisie par Odin pour établir l’ancienne cité d’Asgard, le royaume des Ases, mais c’est aussi et surtout l’endroit où les dieux survivants du Ragnarök ont trouvé refuge.
Ma saga se situant après le Ragnarök, tout naturellement, la grande plaine d’Idavoll s’est imposée telle une évidence comme l’endroit parfait pour débuter l’intrigue du tome 1, Idavoll : Le bouclier d’Eira. C’est un lieu rempli d’espoir pour les survivants et donc pour mes héros, un lieu si important que j’ai vite compris que la saga elle-même devait porter ce nom.
J’ai situé mon Idavoll dans la plaine du Sarek, un parc naturel magnifique au nord de la Suède, au pied du mont Lyfia qui est le domaine magique d’Eira, déesse de la médecine et des plantes. La Scandinavie vit encore aujourd’hui au rythme de ces légendes, ma saga est donc également un hommage à ces peuples qui vivent encore si proche de la nature.
Capucine Buck : D'où vous vient votre passion pour les mythes nordiques ?
Delphine Arnould : J’ai toujours été attirée par les mythes et légendes du monde ainsi que par l’ésotérisme.
Fan de Heavy Metal, chroniqueuse pour la magazine Obksüre, crée par Emmanuel Hennequin et Nicolas Pingnelin, j’ai découvert plus particulièrement les mythes nordiques qui sont très présents dans les paroles des groupes scandinaves de Heavy et Pagan Metal.
J’ai alors voulu comprendre pourquoi ces groupes étaient si fiers de leur passé et j’ai pris mon sac à dos pour me rendre sur leurs terres. Là, j’ai compris, dans le rapport qu’ils ont avec la nature et dans leur façon de parler de leurs ancêtres, que ce monde faisait encore entièrement partie de leur culture. Leurs dieux sont finalement très humains, entre ombre et lumière, rappelant des éléments de la nature qui, nous en avons encore l’exemple ces derniers temps, peut-être bienveillance ou cruelle.
J’ai été très émue de ces rencontres.
Cet univers me parlait tellement. J’ai voulu rendre hommage à ces groupes (Hammerfall, Tyr, …), à ces croyances avec ma saga en partant des Eddas dans lesquelles j’ai puisé pour peindre mes personnages le plus fidèlement possible, en balayant au passage quelques clichés de la pop culture.
Petit à petit, mes dieux m’ont échappé. Les personnages d’Idavoll se révèlent au final bien plus complexes... A la base, je voulais vraiment donner envie aux lecteurs de s’intéresser à ce monde que, finalement, on connaît moins que les mythes grecs ou romains. Au final, j’avais devant moi, un monde unique et riche avec lequel je pouvais jouer.
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À bientôt,
Capucine Buck
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